Le groupe scolaire Victor Elie Louis, à Genilac, consiste en une réhabilitation et une extension d’importance. Le projet a été phasé et dès le départ, a été pensé comme un quartier et une extension du cœur de bourg structurante, ce qui était le souhait de la commune. Le site était imbriqué avec des bâtiments d’époque variées beaucoup d’extensions, des mises aux normes successives qui perturbait la lisibilité de l’ensemble du site. Le lien avec l’environnement proche était aussi peu perceptible, le parc situé à proximité se lisait peu et sur ce secteur, chaque pièce urbaine se côtoyait sans dialogue. Notre autre impression était que sur ce site, il manquait un rapport au lointain, alors que potentiellement, des horizons valorisants pouvaient être mis en œuvre. C’est un soir au cours du concours que nous avons trouvé la réponse en repassant sur place. Pour valoriser le cadre proche et la relation avec les alentours du site, il fallait projeter les vues du projet ailleurs, le Mont Blanc se devinait depuis le haut du site, il fallait donc que le projet en tienne compte et serve d’espace belvédère. Le projet s’est donc articulé autour d’une cour haute, liée à l’espace de la cantine et de l’étage de l’élémentaire, et l’extension a été pensé comme un support de vue, venant dans la longueur du site, s’ancrer au sol naturel. Le projet vient ainsi former une épaisseur stable entre une rue recomposée et le parc, et est devenue une épaisseur bâtie qui crée du lien, avec des vues ciblées sur les villages voisins, sur le parc proche, sur la ligne de sommet du Pilat, sur les coteaux des mots du Lyonnais et les Alpes.
Le groupe scolaire est pensé comme un dispositif visuel qui valorise le rapport au tissu urbain proche en magnifiant le paysage lointain. Le groupe scolaire est ancré dans son sol, ses lignes de couverture sont tendues, il est là. En opposition, le rapport à la vue, de manière souple et plus légère, permet de prendre conscience de l’épaisseur et richesse du paysage, et donner de la grandeur aux espaces extérieurs et aux vues depuis les salles de classe. En prenant de la hauteur, le groupe scolaire renforce le rôle d’une école à la campagne d’une ville périurbaine, en se dégageant avec légèreté du niveau du sol, il en ressort la reconnaissance de la qualité des lieux.
Le projet est construit en béton au rez-de-chaussée, pour les parties encastrées au sol, et en ossature bois avec bardage bois pour les étages. Tout le bois utilisé est local. L’isolation est mixte en laine minérale et laine de bois, des brise soleil orientables permettent de gérer le rayonnement solaire. Les menuiseries sont en bois local avec revêtement aluminium extérieur. La couverture est végétalisée et avec des panneaux photovoltaïques sur étanchéité. L’eau est utilisée pour l’irrigation naturelle des espaces extérieurs et couplées à des bassins de rétention. Les essences plantées sont indigènes et forment un écrin végétal valorisant l’équipement en cœur de bourg, participant de son inscription visuelle et fonctionnelle au cœur du parc.