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L’esthétique du chantier, 2023

Commissariat
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Esthétique et chantier.

Mettons en relation le beau et le confus, l’espace fini et l’espace processus. A priori ces deux notions n’expriment pas une complémentarité évidente. Cependant, travailler par opposition est fertile. Du contraste entre deux idées peuvent naître de nouvelles hypothèses de projet. Existe-t-il alors une esthétique du chantier ? Quelle harmonie pour le lieu d’un apparent désordre ? Qu’y a-t-il de plus quand les opposés s’attirent ? La production contemporaine des architectes nourrit cet univers composite qui brise les codes d’un monde où le chantier n’est qu’un lieu de réalisation. Pour certains, c’est beaucoup plus. Il s’agit d’abord d’un processus où le chantier c’est le temps du projet. C’est un monde où faire moins raisonne avec les crises systémiques qui redéfinissent les codes de l’esthétique. Le chantier est un temps où règnent l’inachèvement et le contraste. Ce sont des espaces où l’harmonie se trouve dans le lieu du désordre. Ce sont des instants où ce qui est terminé côtoie ce qui ne l’est pas. Ce sont des petits évènements quotidiens où l’on observe la beauté du geste de celui ou celle qui transforme l’espace. Ces transformations sont autant de possibles révélations spatiales suscitant de fraîches émotions. Ce monde est celui que l’on montre brut, celui de la technique que l’on n’enrobe et ne dissimule pas, mais celle que l’on raffine et laisse apparente.

Esthétique en chantier.

Faisons l’hypothèse de l’apparition d’une pratique émergente, d’une écriture cultivée de l’architecture dont la pensée disciplinaire serait liée au chantier. Elle exprime et donne à voir le processus et donc le caractère non fini de l’ouvrage. Cette hypothèse offre l’opportunité d’explorer un nouvel univers architectural, une culture assumant de montrer ce qui n’était pas destiné à l’être. Par mécanisme culturel, cette pratique devient une nouvelle esthétique. Le devient-elle naturellement ou est-ce maîtrisé au point de devenir le dessein de l’ouvrage ? L’esthétique recherchée prend-elle le pas sur l’idée même de processus induit par le chantier ? Comment faisons-nous les récits de ces projets a posteriori ? 

ENSACF