La Maison de la Fédération de la Pêche de la Loire consiste en la réhabilitation d’une ancienne ferme, située au cœur d’une espace naturel sensible géré par le conseil départemental de la Loire. Cette ancienne ferme comprenait des bâtiments disparates, d’époques variées, et agrandis par des extensions qui en perturbait la lisibilité première. Il s’agissait d’une structure en L qui au fil du temps, avait perdu de sa lisibilité.
Notre intention a été de recomposer cette unité première, en marquant et acceptant les différences et la pluralité du site. Une extension a été imaginée entre les bâtiments disjoints, en lieu et place des petits agrandissements existants, pour recréer une cohérence à l’échelle du site. L’idée a été de s’inspirer des fermes foréziennes, qui s’ouvrent sur une cour avec une galerie. Ici, la cour recomposée articule le corps de ferme ancien, une maison plus récente, et l’extension qui sur deux niveaux, vient mettre en lien et rend accessible des éléments de programme variés.
Le site comprend un espace accessible au public, des bureaux, des espaces techniques, une salle de réunion accessible aux associations. Chaque élément, à sa manière, vient se positionner avec justesse au sein du site. Les espaces accessibles au public s’ouvrent sur les circulations extérieures les plus visibles, les espaces techniques donnent sur une cour mise en retrait, les bureaux sont indépendants, et la salle de réunion est accessible en hauteur, de manière indépendante.
Lorsque nous sommes allés sur le site au moment du concours, nous avions vu que le rez-de-chaussée offrait peu de vue et de lien avec le paysage proche pourtant de qualité. A l’étage, nous avions deviné par un trou de souris dans le mur pisé que les monts du Forez étaient visibles au couchant. Les pièces nobles d’accueil que sont les salles de réunion, et de vie du site avec les bureaux, sont donc principalement en étage, ce qui permet de créer un lien fort entre les espaces intérieurs et l’espace naturel sensible et son environnement.
Le projet a été construit avec des matériaux simples et nobles, valorisant les ressources locales. Les murs pisé et enduit terre ont été mis en valeur. Du bois local (provenance de moins de 30 km) a été mis en œuvre de manière brut avec des lames non délignées, les fustes formant le plancher et ont été enlevés, retraités, et mis en œuvre sur place, accompagné d’un plancher support en bois brut avec des lames non délignées. Un parement acoustique en sapin blanc local a aussi été mis en œuvre dans la salle de réunion. La terre du site a été utilisée sur la toiture, avec ensemencement d’essences indigènes. L’usage du bois en construction et façade pour l’extension a permis d’inscrire le projet dans une filière sèche, limitant l’impact du chantier sur le site, en minimisant les fondations et en favorisant une construction légère. Cet argument a été décisif auprès des collectivités.